vendredi 7 août 2009

Un architecte (parmi plusieurs) critique le Quadrilatère Saint-Laurent

Le projet proposé est en rupture (en opposition à l’intégration) avec la densité existante et les règles d’urbanisme inscrites dans le plan d’urbanisme adopté en 2004 et le programme particulier d’urbanisme (PPU) adopté l’année dernière pour le Quartier des spectacles. (…) Cela rappelle les opérations cadastrales des années soixante autour de la Place des Arts et du Complexe Desjardins. À l’époque, on a exproprié nombre de petits commerces et des artistes qui avaient leur atelier dans ce quartier. Ces grands projets ont encore de la difficulté à s’implanter et à rayonner que ce soit sur la rue Sainte Catherine ou tout simplement dans leur environnement immédiat. Certes ces projets sont importants aujourd’hui mais ils ont brisés la trame commerciale de la rue Sainte-Catherine déstabilisant encore sa partie Est, la zone concernée par le développement du Quartier des spectacles. (Guy Villemure, p.5)

Rénover plutôt que détruire
Ce projet représente un empiètement du Quartier des Affaires dans l’aménagement du Quartier des spectacles. Cette nouvelle proposition dans un quartier historique fragilisé posera plusieurs problèmes pour les prochaines décennies. La hauteur de l’édifice va accentuer la montée de la valeur foncière qui va dépasser grandement la valeur des bâtiments entraînant une série de remplacement d’édifices existants pour mieux
profiter de la valeur potentielle de construction. Dans ce contexte, le Monument nationale et le Club Soda vont devenir des artefacts d’une autre époque. Les terrains vacants sur les deux artères vont prendre de la valeur pour d’autres grands projets. Contrairement à ce scénario, ce quadrilatère a besoin d’une rénovation importante et non d’une destruction partielle.


• Une approche d’intégration respectant le contexte du carrefour historique entraînerait une consolidation de la valeur de l’existant et serait beaucoup plus efficace dans le cadre du développement durable.


• Dans ce contexte l’expropriation n’est pas la solution, on devrait plutôt favoriser la concertation entre les différents propriétaires de la rue et la Ville de Montréal.


• Le façadisme doit être évité. Cela entraîne une illusion de diversité et de protection fictive du patrimoine quand tout devient moderne et homogène. Ce projet deviendra un mail commercial comme tous les autres. Dans un quartier historique de cette importance ce serait une erreur impardonnable. (Guy Villemure, pp. 6-7)

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire